mercredi 7 juillet 2010

Douceur de sable

Le voyage d'une chèvre

Nous sommes vendredi. Je pars de Ifferi, pour passer la journée avec Tidouel à Djahil.
Tidouel est en train de préparer notre repas de midi, ces petites pâtes toutes rondes comme des énormes grains de semoule, que j'adore. Elle y ajoute une herbe aromatique qu'elle enflamme avant de la jeter dans la casserole. Le résultat est un régal.
Le mari de Fahima, la voisine est là. Ils doivent partir dans le désert pour la journée avec leurs deux enfants et sa soeur. Takaya qui habite la même maison que Fahima, doit également faire partie du voyage... et d'un coup, tout s'accélère, Tella, la mère de Tidouel part également... et Tidouel et moi... aussi. Tidouel est excitée comme une puce. Elle fourre le repas du midi dans un berthe, rien n'est perdu. Nous chargeons le 4x4. Couvertures pour s'asseoir dans le sable, bidons d'eau, hache, couteaux, casseroles... et une chèvre vivante, dans le coffre au milieu de tout ce barda.
Direction, le quartier de Arghum. Nous récupérons du bois pour le feu, à installer sur le toit. Djamel 2 qui va monter dans le coffre avec la chèvre, le fils de Fahima et tout ce qui s'y trouvait déjà. Nous voilà à 10 dans la voiture. 3 devant, 4 derrière plus la petite fille, et Djamel dans le coffre plus le petit garçon... et la chèvre.
Nous quittons Djanet, et prenons la route de la Tadrart que je connais par coeur. Quittons le goudron par le nord au bout d'un moment, direction le désert. Nous roulons entre les roches, les acacias et les oueds, puis nous enfonçons dans un oued, jusqu'au fond, tout au bout. Nous y sommes ainsi coupés du vent, et à l'abri.
Déchargement de la voiture, nous mangeons ce que Tidouel avait préparé. Je pensais que c'était le repas pour nous tous. Et bien, je me trompais. Ce n'étais qu'un en-cas. Nous partons à la recherche de brindilles et éventuellement de bois. Le mari de Fahima, lui s'éloigne derrière un rocher, accompagné de la chèvre. Elle n'en ressortira qu'en morceaux. C'est un méchoui qui nous attend et qui va s'étaler sur tout l'après-midi. L'homme dépèce la chèvre, les femmes la cuisinent. Les abats sont cuits à même les braises, le foi en particulier qui roulé en morceaux dans la coiffe, mis sur une brochette et flambé est un régal et un plat prestigieux pour les invités. La viande est cuite longtemps, longtemps. Les tripes sont vidées et préparées. La peau servira de tapis, ou de guerba. Tout est utilisé. Et ces moments de méchoui sont vécu comme une grande fête. Nous avons également préparer deux grandes taguela, ces galettes de semoule cuites dans le sable, puis émiettées. Elles seront mélangées à la sauce et aux tripes, parsemée de morceaux de viande.
Après ce festin, la sieste s'impose, à l'ombre des rochers.
Trois ânes viennent nous rendre visite, curieux de ce groupe d'humains présents sur leur territoire. Takaya qui n'a peur de rien, essaye d'en monter un. Elle y arrive, mais se fait rapidement éjecter suite à une belle ruade de sa monture.
L'après-midi va s'écouler au rythme du festin, et du désert. Lentement, sereinement, harmonieusement.
En fin d'après-midi, nous partons pour un tour de 4x4 dans le désert. Direction le site de la vache qui pleure. Il faut traverser le goudron, et repartir dans le désert vers le sud ouest. C'est l'homme qui conduit. Tidouel et moi sommes convaincues qu'il ne prend pas la bonne direction, qu'il a tourné trop tôt et qu'il faut aller là-bas un peu sur la gauche. Mais dans sa fierté, il ne peut entendre nos remarques... et ne trouvera jamais le site. Mais nous tombons sur une zone, couverte de végétation. Et là, magie des rencontres, des centaines de cigognes sont présentent et s'envolent à notre arrivée, pour se poser quelques centaines de mètres plus loin. Quel spectacle magnifique. Je n'en crois pas mes yeux et suis ébahie comme une enfant. Nous allons rester là à les contempler encore et encore. Dans leur ballet noir et blanc.
C'était une belle journée, pleine de surprises et de bonheurs simples. Entourée de mes amies chères à mon coeur, mes soeurs Touaregs.

mardi 6 juillet 2010

Enfant dans le soleil couchant

Dans une rue de sable du quartier de In Abarbar, sous la lumière du soleil couchant.

Dauphin égaré dans le désert

La tente Touareg

La tente Touareg est le foyer familial, le cocon où se réfugier quand le vent de sable souffle, ou lorsque le soleil brûle. Elle est le bien de la femme. La femme en est le pilier, l'homme n'en est que l'invité. Telle est la définition de la société Touareg des origines, société matriarcale, qui vit bien des tumultes en Algérie, pays où l'islam est obligatoire.
La tente est fabriquée en cuir, tendue sur des poteaux de bois. Le bas de la tente est rendu hermétique au vent et au sable grâce à Esseba, natte de feuilles de palmiers tressée et ornée de cuir. L'intérieur de la tente est décoré de multiples parures de cuir sculpté, tressé, coloré. Ces objets de cuir sont le travail des femmes. Ils viennent également parer les selles de dromadaires, enjoliver les sacs de provisions. Ce sont des travaux minutieux, jouant de formes géométriques, de couleurs et de frises.

lundi 5 juillet 2010

Pour le plaisir des yeux

Sans autre commentaire, juste pour le plaisir des yeux

samedi 3 juillet 2010

Nostalgie

Hier soir, sur skype, Moussa m'a dit que tout le monde lui demandait de mes nouvelles. Mêmes des femmes ont osé l'aborder, passer les barrières de la société, pour lui demander de mes nouvelles! Il m'a dit que j'étais une star à Djanet. Bien des personnes attendent mon retour.
Ce soir, je suis nostalgique de ces moments, de cette tranche de vie.
Petit coup de bluse.