lundi 4 janvier 2010

Ma bague

Lors de mes pérégrination Djanetiennes, je me promène souvent au souk. Là-bas, il existe 3 boutiques de bijoutiers. Ils sont tous frères ou cousins, originaires du Niger. Je passe des heures à les regarder travailler. Au fil du temps, je le ai tous rencontrés. Dans ces lieux, je suis Aicha et connue sous ce nom. Lorsque je passe devant une de leur boutique, ils m'appellent et je n'en ressors que plusieurs heures après.
Je me suis finalement décidée à acheter une bague. Une des bagues de Mohamed me plaisait, mais j'aurais aimé changer quelques petites choses. Il me propose alors de dessiner la bague de mes rêves et la réalisera sous mes yeux. Nous nous mettons d'accord sur les zones d'argent, les zones d'ébene. Quelles gravures et quelle méthodes utilisées (tourne vis ou tapé). L'établi du bijoutier est un bloc en métal posé à même le sol. Il utilise un petit creuset et un chalumeau branché sur une bouteille de gaz pour faire les soudures de métal, ou chauffer le métal pour le rendre plus maléable. La salle d'attente est juste a côté, équipée de son éternelle théière, et cacahuètes à déguster en buvant le thé.



Mohamed commence par fabrique l'anneau de la bague avec un motif créé avec la méthode du tapé. Il va ensuite fixer une plaque d'argent sur cet anneau, en ajoutant 2 petits anneaux de chaque côté. Il m'explique que c'est le cadenas, comme un verrou pour que la bague tienne bien.
Tous ces assemblages se font avec le chalumeau, et l'argent noircit dans la flammes. Nettoyage de la pièce avec un acide pour enlever le noir... à même le sable, sans protection. Il va ensuite limer, poncer la bague en argent. Réalisation des motifs de la bague elle-même. Un cercle d'ébène dans lequel il va incruster de l'argent, qu'il va ciseler, graver, avec un tourne-vis. Il assemble les 2 pièces pour former cette bague que j'aime tant. A chaque gravure, il me demande ce que je veux, nous partageons nos idées. Quel plaisir de voir la pièce naitre dans ses doigts.

A l'arrière de la bague, il applique sa signature en Tiffinagh, qu'il a appris par coeur, car il ne connait pas cet alphabet qui est pourtant celui de ses ancêtres. Je lui demande d'ajouter mon message à moi également. Pièce unique, née d'une création commune.





2 commentaires:

  1. C'est belle! Tres agreable d'avoir quelquechose qui etais faire de la main especialment pour toi. Combien ca coute?

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